L’année 2017 débute avec quelques bonnes nouvelles pour les usagers du système de santé québécois. D’abord, vous n’aurez plus à payer pour les fameux « frais accessoires » pour les soins assurés par la Régie de l’assurance maladie ni pour passer une échographie hors de l’hôpital. Et en plus, le gouvernement abolit la taxe santé.
Il faut dire que ces changements ne se feront pas sans remous. Pour les frais accessoires, par exemple, les médias ont rapporté que certains médecins spécialistes ont même menacé de fermer leurs cliniques.
Le journal La Presse a écrit que selon la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), plusieurs questions sont encore sans réponse. « Le ministre change tout le temps d’idée. Donc, tant qu’on n’a pas quelque chose d’écrit, on ne peut pas bouger. On est dans l’incertitude », affirme Diane Francoeur, présidente de la FMSQ.
Elle explique que les « petits » frais accessoires seront absorbés par les médecins spécialistes et que, par conséquent, les cliniques faisant principalement des consultations sans interventions complexes resteront ouvertes. Mais il est inacceptable pour la FMSQ que les spécialistes absorbent les coûts de certaines interventions plus poussées nécessitant des équipements lourds.
Du côté de Radio-Canada, on rapporte les propos d’un gastroentérologue qui affirme que si aucune solution n’est trouvée pour couvrir ses dépenses, il ne verra d’autre solution que de mettre la clé sous la porte.
« Pour l’endoscopie, ce que l’on facture en général, c’est autour de 500 $. Croyez-le ou non, 500 $, ce n’est probablement pas encore assez pour couvrir le coût de ces équipements-là. Par exemple, les endoscopes que l’on utilise coûtent à peu près 40 000 $ pièce. On en a huit, c’est donc près de 400 000 $ juste d’endoscopes qu’il faut renouveler tous les cinq à sept ans. » avance-t-il.
Un « jeu de négociation », selon Gaétan Barrette
Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, estime que les récriminations des médecins s’inscrivent dans le « jeu de négociation en cours ». « Les fédérations veulent plus d’argent. Les médecins embarquent là-dedans », a-t-il dit à La Presse. Le ministre assure que des ententes seront conclues avec les médecins spécialistes utilisant des équipements lourds dans leur clinique, comme les physiatres et les chirurgiens. Il assure également avoir augmenté l’offre de services dans le réseau public, notamment pour des endoscopies, afin d’absorber une éventuelle hausse de la demande.
Pour sa part, le docteur Alain Vadeboncoeur se réjouit de cette nouvelle. Il a écrit sur le site web de L’Actualité : « Quoi qu’il en soit, le résultat est clair : les frais accessoires seront non seulement interdits, mais la compensation versée aux médecins, s’il y a lieu, proviendra directement des enveloppes de la rémunération actuelle et ne coûtera rien de plus au gouvernement ou aux contribuables. »
« C’est un gros dossier à peu près réglé, mais il faut garder l’oeil ouvert, parce que des règlements, ça se change, même s’il serait politiquement difficile pour le ministre d’élargir dorénavant la portée des autorisations. » conclut-il.
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