La semaine dernière, je vous faisais part des grandes lignes du projet de loi sur l’assurance autonomie que le gouvernement entendait déposer d’ici Noël. La mise en application devait débuter dès 2014. Or, La Presse nous apprenait, vendredi, que le ministre de la Santé, Réjean Hébert, doutait fort que cela puisse être possible puisqu’il ne restait que deux petites semaines à la session parlementaire et que l’agenda était chargé. La mise en œuvre du projet pourrait donc attendre jusqu’à... avril 2015.
C’est une bien mauvaise nouvelle pour les proches aidants qui sont à bout de souffle et qui attendent impatiemment qu’on leur vienne en aide. D’un autre côté, ça nous laisse le temps d’étudier plus en profondeur cette importante réforme qui révolutionnera le système actuel de soins à domicile.
Lors de la commission parlementaire sur le Livre blanc, qui vient de se terminer, une soixantaine de groupes se sont exprimés et plus de 80 mémoires ont été présentés. Parmi ces mémoires, celui du Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) a évidemment retenu mon attention. (Mémoire)
Une avancée majeure
D’entrée de jeu, le RPCU appuie la démarche de création d’une caisse autonomie. « En effet, si la création d’une assurance autonomie telle qu’elle est présentée dans ce Livre blanc se réalise, elle sera au XXIe siècle ce qu’a été l’assurance santé au XXe siècle, c’est-à-dire une avancée majeure. » peut-on lire en introduction du document. Cependant, pour que le maintien à domicile soit possible. Il faut que les services soient disponibles.
Le RPCU précise qu’il faudra tenir compte de la capacité de payer des personnes qui recevront les services. Souvent, précise-t-on, les personnes âgées n’ont comme revenu que les prestations de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. C’est une réalité qui touche surtout les femmes vivant seules. Il faudra donc que l’assurance autonomie en tienne compte pour que le régime soit équitable.
Selon une analyse réalisée pour le compte du RPCU. Plus de 15 000 places en CHSLD devront être crées d’ici 2022 si l’on s’en tient au système actuel au détriment du maintien à domicile. Au coût actuel de 200 000$ par lit, la construction des CHSLD requis coûterait un peu plus de 3 milliards de dollars. On estime donc que les économies générées par ce virage permettront de garder les coûts de santé à des niveaux viables tout en offrant les services désirés par la population.
Plan d’intervention et évaluation
Le document du RPCU insiste sur le fait que le plan d’évaluation auprès des personnes visées devrait être fait par un professionnel compétent qui aura toute la latitude pour offrir les services dont elles auront besoin. Les CSSS devront s’adapter à cette nouvelle réalité et y consacrer les ressources nécessaires, précise-t-on.
Enfin, le Regroupement provincial des comités des usagers croit que les comités des usagers, déjà en place, devraient être mis à contribution en participant activement à l’évaluation de la satisfaction des usagers en maintien à domicile. Pour ce faire, le RPCU est d’avis qu’il faudra fournir des outils d’évaluation aux comités des usagers et l’organisme se propose pour les développer et, par la suite, les offrir à ses comités.
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