Pour la plupart de gens, le temps des fêtes est une période de réjouissances. Mais pour les personnes dépressives, c’est plutôt le contraire. Voir les gens s’amuser autour de soi, lorsqu’on souffre intérieurement, peut augmenter notre propre douleur et conduire à des gestes extrêmes.
Les dernières données de l’Agence de la santé et des services sociaux en Montérégie révèlent qu’en 2009, on dénombre 65 suicides chez les gens âgés de plus de 50 ans, la majorité étant des hommes.
Interrogé récemment par l’Agence QMI, l’intervenant de Contact Richelieu-Yamaska, Louis Lemay, croit que son organisme peut jouer un rôle important pour les baby-boomers qui sont en détresse.
Depuis un an, Contact Richelieu-Yamaska a répondu à 262 personnes âgées de 50 à 64 ans, soit 23 % de leur clientèle, qui demandaient de l’aide. Les appels provenaient essentiellement de personnes ayant des idées suicidaires.
Les causes de cette détresse peuvent être multiples. Une séparation, une perte d’emploi, une retraite mal préparée, une maladie chronique ou la solitude sont souvent des facteurs importants de stress.
Et comme les hommes seraient moins portés que les femmes à se confier à des proches, à aller chercher de l’aide, les émotions restent en dedans. Quand il en a assez de souffrir et qu’il ne voit pas de lumière au bout du tunnel, le dépressif passe à l’acte.
Ne pas négliger les signaux
Louis Lemay invite les proches de ces personnes suicidaires à s’informer via une ligne d’appel s’ils voient des changements importants chez elles.
Un message direct comme « je vais me tuer » ou des signaux plus indirects comme « vous seriez bien mieux sans moi » ou encore « c’est peut-être mon dernier Noël » ne doivent pas être pris à la légère.
Étonnamment, un état de bonne humeur qui survient subitement peut être tout aussi alarmant. C’est que le gars a pris la décision ferme de s’enlever la vie. Il s’est donc libéré du poids énorme qu’il traîne sur ses épaules depuis longtemps : « Bientôt, ça sera fini ! Enfin ! ».
Des ressources disponibles
Contact Richelieu-Yamaska est un centre d’intervention de crise qui comprend des services de prévention du suicide.
Leur local est situé au 420 avenue de la Concorde, à Saint-Hyacinthe, et l’organisme dispense également ses services à Beloeil et Acton Vale. On préconise un accueil chaleureux et une intervention personnalisée et confidentielle. Le service est gratuit et les portes sont ouvertes de 9h00 à 22h00.
Leur numéro de téléphone est le 450.771.7152 et comme organisme affilié à l’Association québécoise de la prévention du suicide, Contact est répondant régional pour le numéro 1.866.277.3553 (1 866 APPELLE).
L’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic(AQRP) s’est également penchée sur la problématique du suicide chez les baby-boomers.
Au cours des mois de novembre et décembre derniers, des spécialistes de l’AQRP ont donné des conférences un peu partout au Québec, spécifiquement sur ce sujet.
À noter que la Semaine nationale pour la prévention du suicide se tiendra du 3 au 9 février prochain.
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