- Photo : PHF.
Le temps des fêtes est commencé et, avec lui, les réunions de famille. Quelles belles occasions de se rencontrer mais, malheureusement, c’est aussi le terreau idéal pour contracter une maladie. Au Québec, cette période coïncide généralement avec l’éclosion de la grippe et de la gastro-entérite. On relève d’ailleurs une augmentation marquée de la fréquentation des urgences. C’est comme ça à chaque année.
Rappelons d’abord qu’une personne atteinte de gastro-entérite peut transmettre la maladie tant qu’elle a des symptômes (fièvre, vomissement, diarrhée, etc.) et ce, jusqu’à deux semaines après leur disparition. Dans le cas de la grippe, une personne infectée peut être contagieuse 24 heures avant de présenter des symptômes et jusqu’à 10 jours après leur apparition.
Mais il y a d’autres solutions que de se présenter à l’urgence pour remédier à cette situation. D’ailleurs, le ministère de la Santé et des services sociaux a publié un document à cet effet. Intitulée « L’Aide à la décision », la brochure présente les mesures à prendre et les services de première ligne où consulter, lorsque requis, en fonction de la gravité des symptômes de la grippe et de gastro-entérite.
Une lettre d’alerte au ministre
Par ailleurs, on a appris la semaine dernière que les urgentologues du Québec s’apprêtent à envoyer une « lettre d’alerte » au ministre de la Santé Gaétan Barrette. Dans un article paru dans La Presse, les finissants en médecine d’urgence et d’autres signataires demandent au gouvernement de faire preuve de plus de souplesse afin de permettre aux jeunes urgentologues de rester au Québec.
- Source : La Presse.
Il faut rappeler que depuis l’automne dernier, le ministère de la Santé exige des nouveaux urgentologues qu’ils prennent en charge 500 patients en tant que médecins de famille. Évidemment, l’intention est de réduire la liste d’attente.
Le problème avait été soulevé par le docteur Alain Vadeboncoeur qui avait écrit une série de blogues sur le sujet. J’en avais d’ailleurs parlé la semaine dernière : « Urgences : vers une nouvelle crise ? ».
Ces nouvelles exigences du Ministère font en sorte que plusieurs jeunes urgentologues quitteraient le Québec pour aller travailler dans une autre province ou aux États-Unis.
On explique dans l’article que, conséquemment, le manque d’effectifs médicaux dans plusieurs urgences du Québec force les médecins sur place à travailler de plus en plus, au détriment de leur santé et, à terme, de la qualité des soins.
Pour devenir urgentologue, deux options existent actuellement au Québec : un programme de spécialité de cinq ans ou une formation supplémentaire d’une année que les médecins de famille peuvent compléter à la fin de leur programme. Au Québec, plus de 80 % des médecins d’urgence sont actuellement des omnipraticiens.
Pour en connaître davantage sur le sujet, on peut écouter l’entrevue donnée à l’émission Gravel le matin (Radio-Canada Première) par le docteur Anas Nseir, coordonnateur des urgences pour le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, qui fait partie des signataires de cette lettre.
Il explique que le problème est sérieux, mais qu’il est encore temps d’y remédier.