Ces dernières semaines, vous avez peut-être croisé des jeunes qui, accroupis aux abords des terrains publics, arrachent des herbes et les disposent dans un contenant. C’est qu’ils font la guerre à l’herbe à poux.
Photo : PHF.
À Saint-Hyacinthe, depuis quelques années, on confie cette tâche à la Coopérative jeunesse de services (CJS) qui s’active durant la saison estivale. La brigade d’une quinzaine de jeunes ratisse les différents sites de la ville ainsi que les terrains des entreprises et des particuliers qui le demandent.
Une fois le travail accompli, on plante dans le sol une affichette où il est écrit « Vous pouvez respirer. Ici, c’est fini l’herbe à poux ! La CJS, on se l’arrache ! ».
À la demande des organisations de santé publique, plusieurs municipalités du Québec ont élaboré leur propre programme afin d’éradiquer l’herbe à poux. Et ce n’est pas pour rien !
Chaque année, du mois d’août à la fin du mois de septembre, le taux de pollen de l’herbe à poux dans l’air est à son maximum. Un Montérégien sur cinq souffre des symptômes allergènes reliés à ce pollen, soit des éternuements répétitifs, une congestion nasale, des démangeaisons au nez, au palais ou aux oreilles.
Ces symptômes incommodants peuvent affecter significativement la qualité de vie. Dans certains cas, la réalisation des activités quotidiennes peut être compromise. Parfois, des problèmes connexes apparaissent comme l’insomnie, l’irritabilité, des difficultés de concentration, l’aggravation de l’asthme ou une infection telle qu’une sinusite.
De plus, des données récentes ont démontré qu’une gestion efficace de l’herbe à poux, à l’échelle des collectivités, s’avère économiquement et socialement rentable en plus des effets positifs sur la santé publique.
Des amendes après le 1er août
Si certaines municipalités misent uniquement sur la sensibilisation des citoyens, d’autres villes du Québec, par contre, ont aussi choisi la répression. C’est le cas de Saint-Hyacinthe, par exemple, qui prévoit des amendes (assez salées, merci...) pour ceux qui laissent pousser l’herbe maudite impunément.
Le règlement 77 de la Ville stipule en effet que les contrevenants sont passibles d’une amende variant de 100$ à 4 000$. Et cet avis s’adresse non seulement au propriétaire du terrain, mais aussi – le cas échéant – au locataire ou à l’occupant. On ne rit plus.
Il est donc important de se débarrasser de cette plante avant le 1er août, date à partir de laquelle des amendes peuvent être imposées. C’est donc en plein le moment d’arracher les plants, sinon, le pollen va se disperser dans l’air et incommoder bien du monde...
Comment la reconnaître ?
L’herbe à poux est facile à repérer : son feuillage vert-grisâtre très dentelé ressemble à celui de la carotte et des fleurs jaunes sont regroupées en épis au sommet des tiges.
On l’aperçoit le plus souvent en bordure des routes, des trottoirs ou aux limites des terrains. Contrairement à l’herbe à puce qui déclenche une réaction cutanée lorsqu’on entre en contact avec sa sève, on peut arracher l’herbe à poux à mains nues sans problème.
Aussi, l’herbe à poux peut envahir les pelouses peu entretenues. Tondre la pelouse avant la fin juillet est un moyen simple d’éviter que la plante émette son pollen. Pour plus d’efficacité, il est important de répéter la tonte à la mi-août.
Enfin, pour réduire les symptômes, on recommande aux personnes allergiques de réduire leurs activités en plein air entre 7 h et 13 h les journées chaudes, sèches et venteuses, d’éviter de faire sécher leurs vêtements à l’extérieur, de se tenir loin des autres irritants (dont la fumée de tabac) et d’utiliser un climatiseur ou un système de filtration d’air au lieu d’ouvrir les fenêtres.
Pour de l’information additionnelle :
http://www.herbeapoux.gouv.qc.ca.
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