Madame Colette Gagné aime l’odeur du basilic, mais surtout les effluves du plant de tomates qui lui rappellent l’époque où elle avait un jardin, un très grand jardin dans le secteur Douville de Saint-Hyacinthe.
Madame Gagné. (Photo : PHF)
« On avait de tout, se souvient-elle : des tomates, des concombres, des oignons, des radis et même du blé d’inde, ce qui n’était pas courant au jardin dans ce temps-là ».
Je lui demande ce qu’elle faisait de tous ces légumes : si elle les vendait, si elle en faisait des conserves ? « Pas du tout, on les mangeait ! » répond, tout simplement, celle qui a élevé six enfants, en plus d’être famille d’accueil pour neuf autres.
Jeudi dernier, elle a cueilli quelques feuilles de basilic et deux ou trois radis qu’elle ramènera dans sa chambre du CHSLD. En ouvrant son petit sac Ziploc, elle retrouvera quelque peu les odeurs qui ont marqué de beaux moments de sa vie.
Huit résidents participent à cette activité offerte par le Service d’animation, loisir, bénévolat et soins spirituels du CSSS Richelieu-Yamaska. La directrice, Line Croteau, précise que tous les centres d’hébergement du territoire ont leurs petits espaces où il est possible de faire pousser des choses.
Pour certains, ce sera des fleurs ; pour d’autres, des fines herbes, mais à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, l’éventail est large. On a même établi une collaboration avec la cuisine qui utilise certaines fines herbes pour la préparation des repas. « C’est un autre élément de valorisation pour nos jardiniers » constate Line Croteau.
De plus, à l’automne, on organise le « Dîner des jardiniers » : un gros bouilli de légumes offert aux participants et à leur famille. Une occasion de célébrer la récolte comme dans le bon vieux temps.
Christian Valois, technicien en loisir, supervise cette activité de jardinage qui a été implantée il y a sept ans. Il souligne la collaboration de la ferme Gaudette, du marché public de Saint-Hyacinthe, qui fournit gracieusement les plants et ce, depuis le tout début du projet.
À noter que l’Association des chevaliers bénévoles collabore également à l’entretien du potager. De plus, certains parents de résidents y participent lors de leurs visites, notamment pour l’arrosage.
Des bienfaits certains
Selon Line Croteau, cette activité de jardinage amène des bienfaits certains, tant au niveau physique que psychologique. Le fait d’être à l’extérieur, d’utiliser de petits outils horticoles et de « jouer » dans la terre diminue le stress. On dit même que ce sentiment de bien-être abaisserait la tension artérielle.
Monsieur Gilles Robitaille pose fièrement devant son magnifique plant de tomates. (Photo : PHF)
D’un point de vue psychologique, il est évident qu’il est très valorisant de voir, jour après jour, croître les légumes que l’on a plantés. Et encore plus satisfaisant de les récolter à maturité.
Mais il y a un problème. Le potager étant situé près de la rue, à la vue des passants, on constate le vol de légumes. Un résident aurait même déjà arraché son plant de tomates, quelques jours avant mon passage, découragé de voir ainsi se faire subtiliser le fruit de son travail.
Je suis certain que si les voleurs savaient le mal qu’ils font en agissant ainsi, ils y penseraient à deux fois avant d’enlever à nos jardiniers ces moments de plaisir. Espérons que le message passera…
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