On a beaucoup parlé de CHSLD la semaine dernière. Les tarifs, la qualité des soins, le manque de personnel : autant de sujets qui ont été abordés.
La semaine a débuté avec cette controverse concernant les tarifs demandés aux résidents des CHSLD. Un peu plus tôt, le ministre Gaétan Barrette avait laissé entendre que l’augmentation des tarifs pourrait dépasser l’inflation et atteindre même 4%.
Or, cette affirmation avait soulevé un tollé, notamment chez les représentants des usagers. Tant et si bien que le ministre est revenu rapidement sur la question, suite à une réunion du caucus libéral, pour annoncer que les tarifs ne seraient pas augmentés au-delà de l’inflation.
Le gouvernement a donc décidé de maintenir pour l’instant la politique tarifaire qui existe depuis des années dans les CHSLD. Le tarif sera finalement indexé au coût de la vie, soit 1,8% cette année. Toutefois, le ministre a ajouté que la méthode de calcul sera revue en fonction de la situation financière des résidents.
Le tarif des CHSLD s’élève à un maximum de 1789,80$ par mois pour une chambre individuelle et il est indexé depuis des années. Plus de 60% des 37 000 personnes hébergées paient la somme maximale. Les autres assument un coût inférieur, car elles ont de faibles revenus ou occupent une chambre avec deux ou trois lits.
Ce regard que l’on a porté sur les centres d’hébergement a donné lieu à certaines critiques concernant les conditions de vie des résidents. Le Conseil de la protection des malades en a profité pour rappeler que les CHSLD ne sont toujours pas les « milieux de vie de qualité » que promettait en 2003 le ministre de la Santé de l’époque, l’actuel premier ministre Philippe Couillard. « Il faut que le gouvernement commence par livrer la marchandise qu’il a promise avant d’augmenter le tarif des CHSLD », a affirmé le président de l’organisme, Paul G. Brunet.
On a particulièrement relevé des situations relatives à l’hygiène corporelle. La norme « non écrite » d’un bain par semaine est revenu sur le tapis. Mais surtout – ce qui a fait bondir bien des gens – c’est d’apprendre que pour les personnes qui sont plus ou moins incontinentes et qui ne peuvent se déplacer toutes seules, on leur met une couche plutôt que de les accompagner à la toilette. Désolant !
À ce propos, je recommande la lecture de trois articles parus dans le Huffington Post qui décrivent le quotidien en institution. Intitulés « Une journée dans la vie d’une vieille Québécoise en CHSLD », ces textes émouvants sont écrits par Bianca Longpré qui est elle-même infirmière.
Ce qui nous amène à parler de la pénurie de personnel infirmier qui affecterait la qualité des soins en CHSLD. Au début du mois, des membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) ont manifesté devant l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe pour influencer les autorités.
Selon la FIQ, le manque d’infirmières et d’infirmières auxiliaires compromettrait la qualité et la sécurité des soins aux patients. La surcharge de travail est telle, avance-t-on, qu’elle met également en danger la santé des professionnelles en soins qui y travaillent.
Bref, on a beaucoup parlé des CHSLD et je parie qu’on en parlera encore beaucoup...
***
Vos remarques, vos expériences ou vos commentaires sont les bienvenus au bas de cette page.