Commençons par la mauvaise nouvelle. Les cas de maltraitance chez les très jeunes enfants ont bondi au Québec. Les services de protection de la jeunesse rapportent une hausse de 27 % en moins de 10 ans des signalements jugés fondés concernant des enfants de 5 ans et moins, révèle une étude obtenue par La Presse. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg, préviennent les experts.
- Source : La Presse
Les enfants sont-ils plus nombreux à être maltraités, ou les adultes sont-ils simplement plus enclins à contacter la DPJ ? Apparemment, c’est un peu des deux. D’une part, on explique que la population et les professionnels de la santé sont de plus en plus conscientisés et à l’aise de signaler une situation de maltraitance, et que des changements législatifs adoptés il y a quelques années ont élargi le champ d’intervention de la DPJ.
D’autre part, il y aurait davantage de cas qui, après analyse, révèlent qu’il s’agissait effectivement de maltraitance. Et ça, c’est inquiétant.
De plus, prévient l’étude de l’Observatoire des tout-petits, les chiffres mis de l’avant ne sont que la pointe de l’iceberg. « Ce ne sont pas toutes les situations de maltraitance qui sont signalées à la DPJ », avance l’organisme.
La maltraitance est un sujet impopulaire, voire tabou, surtout lorsqu’elle concerne les bambins, croit la directrice de l’Observatoire des tout-petits. « Le défi, c’est de trouver comment parler d’un sujet dont personne ne veut entendre parler. Tout le monde s’indigne et après, le réflexe, c’est de dire : la DPJ va s’en occuper. Ce n’est pas juste l’affaire de la DPJ. Il faut trouver des façons, comme société, de diminuer la pression sur les familles en prenant des mesures collectives. »
Bonne nouvelle pour les personnes âgées
Par ailleurs, la bonne nouvelle concerne les personnes âgées. Enfin, c’est un pas dans la bonne direction.
La semaine dernière, les parlementaires de l’Assemblée nationale ont adopté la première loi au Québec pour lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.
La nouvelle n’a pas fait la manchette, mais le Regroupement des comités des usagers (RPCU) a salué cette initiative.
« Avec l’adoption de cette loi, le Québec est désormais à l’avant-garde dans la lutte contre la maltraitance, Cette loi offre une meilleure protection aux personnes aînées et aux personnes majeures vulnérables, particulièrement les usagers du réseau de la santé et des services sociaux » a déclaré M. Pierre Blain, directeur général du RPCU, par voie de communiqué.
Lors de la commission parlementaire qui a étudié le projet de loi, le RPCU a fait valoir ses arguments. « Les comités des usagers et les comités de résidents sont des ressources de proximité présents dans tous les établissements, il faut mieux les inclure dans cette lutte » a ajouté M. Claude Ménard, président du conseil d’administration du RPCU. « Actuellement, le Guide élaboré par le Secrétariat aux aînés pour lutter contre la maltraitance n’accorde pas la place voulue aux comités des usagers et de résidents. Cela doit être revu » a déploré M. Ménard.
Finalement, le regroupement s’engage à combattre la maltraitance et souhaite que les comités des usagers et de résidents soient mieux intégrés à cette lutte. Rappelons que le RPCU offre des formations pour les comités et des conférences pour le grand public sur la maltraitance envers les personnes aînées.
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