Récemment, des manifestations ont eu lieu devant certains hôpitaux de la Montérégie. Des représentants du Collectif de défense des droits de la Montérégie et de l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec ont réclamé l’arrêt de l’isolement, de la contention physique et de la contention chimique jugés abusifs.
Le rassemblement fait suite à une entente relative à un recours collectif intervenu le 15 mai 2015, en lien avec des mesures abusives d’isolement et de contention appliquées à l’hôpital de Valleyfield.
Afin de souligner cette importante victoire pour les droits des usagers, le Collectif a décidé de proclamer le 15 mai : Journée nationale « Non aux mesures de contrôle ».
Depuis maintenant plus de dix ans, l’organisme interpelle le ministère de la Santé et des Services sociaux afin qu’il prenne le leadership à propos des mesures de contrôle.
« Le gouvernement du Québec a émis des recommandations à travers des protocoles pour viser l’élimination, mais le leadership n’est pas au rendez-vous. Les mesures d’isolement et de contention sont toujours largement utilisées de façon abusive dans la province », a déclaré au journal Granby Express, Nancy Melanson, conseillère pour le Collectif de défense des droits de la Montérégie.
La façon de comptabiliser les chiffres est disparate d’une région à l’autre à travers le Québec selon l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale. « Depuis 2002, les statistiques sont un fléau. La donnée importante, soit la mise en place d’un outil standardisé de collecte de données, a été un cafouillage total et rien n’a été fait depuis », a souligné Gorette Linhares, porte-parole de l’organisme.
Réactions de la pdg du CISSSME
« Idéalement, il faudrait viser zéro », a affirmé la présidente-directrice générale du CISSS Montérégie-Est, Louise Potvin, en réaction à la sortie du Collectif de défense des droits de la Montérégie.
Elle a déclaré au journal La Voix de Sorel : « Les clientèles en santé mentale peuvent être désorganisées. […] L’isolement est parfois un moyen de faire le calme autour des personnes qui sont très agitées. La thérapie individuelle a ses limites lorsqu’un patient est dans un niveau de désorganisation élevée. La contention est un moyen encore plus invasif. On travaille pour utiliser en dernier recours ces mesures-là », assure-t-elle.
Ces mesures sont utilisées pour protéger l’environnement de travail ou les employés, dit-elle. « On a des employés qui ont été eux-mêmes malmenés et qui sont en accidents de travail. On est dans des frontières très minces. »
Elle précise également que « parfois, certaines personnes font monter les statistiques. Il y a de grands utilisateurs. Pour certains, c’est un modus operandi. »
En 2015, l’hôpital Pierre-Boucher à Longueuil a gagné le Prix Orange de l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale pour s’être doté d’une nouvelle politique pour l’utilisation judicieuse et sécuritaire de mesures de contrôle.
Enfin, on se rappellera qu’en 2013, le CSSS Richelieu-Yamaska avait organisé une campagne de sensibilisation auprès de ses employés. Intitulée « La contention, la dernière option », la formation avait été offerte dans les cinq centres d’hébergement du territoire.
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Messages de forum
1. Manifestations : « Non aux mesures de contrôle », 25 mai 2016, 00:51, par Nancy Melanson
Monsieur Lafrenière,
Le Collectif de défense des droits de la Montérégie vous remercie sincèrement pour cet excellent article.
Vous avez rapporter les faits de manière très concise, précise et intéressante.
Sincèrement, merci !
Nancy Melanson au nom du Collectif de défense des droits de la Montérégie.