Trois semaines après le verdict électoral, il serait temps de revenir sur terre et de regarder ses impacts. Notamment dans le secteur de la santé et des services sociaux qui, rappelons-le, coûtera plus de 30 milliards de dollars cette année, soit près de la moitié des dépenses totales du gouvernement du Québec.
Soulignons d’abord que le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) a félicité, la semaine dernière, le Dr Gaétan Barrette pour sa nomination à titre de ministre de la Santé et des Services sociaux. Le RPCU se réjouit également de la venue de Francine Charbonneau comme ministre responsable des Aînés.
Le directeur général du RPCU, Pierre Blain, a tenu cependant à émettre ce commentaire : « Les soins et les services sont un droit de l’usager, et l’accès à ces soins et services doit demeurer une priorité. Une offre de service moindre toucherait inévitablement toutes les clientèles et les missions du réseau. Elle aurait des conséquences sur la santé publique. Nous souhaitons que le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux soit d’abord le ministre des usagers du réseau ».
De plus, le RPCU insiste sur l’importance des services sociaux comme constituant essentiel et inséparable de la santé, particulièrement lorsqu’il s’agit des aînés, des jeunes en difficulté et des personnes défavorisées. Il invite donc le nouveau gouvernement libéral à tenir compte des impacts sur la santé de la population que pourraient avoir toutes les politiques qu’il adoptera au cours de son mandat.
À propos, quels sont les engagements que le parti libéral a pris lors de la campagne électorale ?
En entrevue dans divers médias, le Dr Barrette a eu l’occasion de présenter ses priorités. En bref : révision du mode de financement des hôpitaux ; embaucher 2000 infirmières praticiennes spécialisées en 10 ans ; créer 50 « supercliniques » ouvertes 24 heures par jour, 7 jours sur 7 ; recourir aux cliniques privées pour la radiologie, les échographies et l’imagerie médicale et enfin, réduire de 10% la bureaucratie en trois ans.
Si l’on prend ce dernier item - la réduction de la bureaucratie – le nouveau ministre avance que cet objectif sera atteint uniquement par l’attrition. Il estime qu’en quelques années, le non remplacement des départs à la retraite fera le travail.
Quant à la création des « supercliniques ». le Dr Barrette voit grand en garantissant qu’elles combleront 80% des choses qui sont vues en urgences. On y retrouvera des médecins de famille, mais aussi des spécialistes de base (pédiatres, gastro-entérologues, etc.).
On compte actuellement environ 250 infirmières praticiennes spécialisées (IPS). Le plan du gouvernement libéral est d’en former et d’en recruter 2000 autres. Pour ce faire, on va multiplier les sites de formation et de stages.
Le Dr Barrette a également avancé que son gouvernement se tournera vers les cliniques privées pour la résonance magnétique, les échographies et les scans au lieu d’en faire davantage dans les hôpitaux. Il estime que le secteur privé permettra d’augmenter rapidement l’accès à ces examens, leurs équipements n’étant pas utilisés à leur maximum. Le patient présentera sa carte soleil et le médecin ne pourra, en aucun cas, lui réclamer de l’argent, promet-il.
Enfin, lors de son intervention de la semaine dernière, le RPCU a offert au nouveau ministre son entière collaboration pour l’amélioration de la qualité des soins et des services dispensés au sein du réseau de la santé et des services sociaux, qui sera d’ailleurs le thème de son prochain congrès national qui aura lieu en octobre prochain.
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