Le gouvernement du Québec a annoncé, la semaine dernière, la tenue d’un Forum sur la lutte contre l’intimidation qui aura lieu le 2 octobre prochain à Québec. C’est le premier ministre lui-même qui en a fait l’annonce. Est-ce un signe que ce phénomène social est vraiment pris au sérieux ?
Chose certaine, Philippe Couillard s’était déjà engagé à s’attaquer au problème durant la dernière campagne électorale. De plus, le fait qu’il ait nommé une ministre responsable du dossier, Francine Charbonneau, prouve que son gouvernement est prêt à y consacrer des ressources.
Mais le plus inquiétant dans cette histoire, c’est que le phénomène de l’intimidation soit devenu si important au Québec qu’il faille se mobiliser collectivement pour le contrer. Pas besoin d’être sociologue pour comprendre ça. Il suffit de suivre un tant soit peu l’actualité pour constater les faits.
On nous rapporte fréquemment les cas de jeunes qui sont victimes d’intimidation, à l’école ou via les réseaux sociaux. Certains en arrivent même à s’enlever la vie. Et les abus ne s’adressent pas seulement qu’aux jeunes. Les aînés en sont aussi régulièrement les victimes : abus physiques ou psychologiques, provenant souvent de proches parents. Et c’est sans parler des cas extrêmes de violence conjugale dont les femmes et souvent les enfants font les frais. Que de larmes qui coulent en secret.
Mais dans quelle société vivons-nous ? Que sont devenues nos valeurs ?
La problématique est énorme, diversifiée et complexe. Il est illusoire de penser que tous les problèmes seront réglés dans la seule journée que durera le forum. C’est pourquoi, dès le mois de juillet, le gouvernement permettra à la population de s’exprimer sur le sujet via le site web du ministère de la Famille.
De plus, la ministre responsable, Francine Charbonneau, a déjà mis sur pied trois groupes de réflexion (pour les trois tranches d’âge concernées) afin de documenter la problématique et d’envisager les pistes de solution. En septembre, l’adjointe parlementaire du premier ministre, Caroline Simard, rencontrera des groupes de jeunes afin de discuter de la question.
Par ailleurs, le Regroupement provincial des comités des usagers (RPCU) a déjà manifesté son intention de prendre une part active à cette initiative du gouvernement. Selon le RPCU, l’intimidation peut aussi être vécue par des usagers du réseau de la santé et des services sociaux.
Le regroupement pense particulièrement aux jeunes en centres jeunesse, aux personnes qui ont une déficience intellectuelle ou physique, aux personnes qui ont une dépendance ou enfin aux personnes aînées, incluant celles en perte d’autonomie.
Enfin, le RPCU invite tous les comités des usagers et de résidents des établissements de santé à apporter une contribution significative à la lutte contre la maltraitance et l’intimidation. « Dans tous les cas, nous serons là pour soutenir nos comités qui s’engageront à le faire » a promis Pierre Blain, directeur général du RPCU, qui entend faire valoir le point de vue des comités des usagers et de résidents à l’occasion du Forum sur la lutte contre l’intimidation.
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