Les usagers du système de santé paieront moins chers leurs médicaments dans un avenir rapproché. C’est du moins l’intention du ministère de la Santé qui, depuis vendredi dernier, impose aux pharmaciens de produire une facture détaillée.
- Photo : PH Frenière.
Dorénavant, la facture devra indiquer le prix du médicament comme tel, la marge de profit du grossiste, de même que les honoraires du pharmacien. Les honoraires comprennent les frais d’exécution d’ordonnance, la marge bénéficiaire du pharmacien ou tout autre frais perçu par celui-ci. À noter que les honoraires du pharmacien peuvent varier d’une pharmacie à l’autre.
Bien sûr, cette nouvelle exigence de la loi a créé une certaine onde de choc dans les pharmacies. Plusieurs pharmaciens, qui ont voulu conserver l’anonymat, ont expliqué à Radio-Canada que cette mesure allait provoquer une baisse de revenus pour certains.
Mais du côté des patients, la réaction est inverse. Depuis 2009, l’Union des consommateurs milite pour qu’une telle mesure soit adoptée.
« Une grande étape »
« C’est une grande étape, réclamée depuis longtemps, entre autres par le Commissaire à la santé et au bien-être. Un client pourra ainsi savoir qu’il ne paie pas le même prix que son voisin pour les mêmes médicaments – une situation inéquitable que nous dénonçons depuis des années » a écrit l’organisme sur sa page Facebook à la suite de l’annonce.
« Notre régime d’assurance médicaments fragmenté en portions privées et publiques fait en sorte que, selon une étude de Steve Morgan parue en juin 2017, nous payons nos médicaments 60% plus cher qu’en Suède et 84% plus cher qu’en Nouvelle-Zélande. Et, si l’on se compare avec le reste du pays, on découvre qu’on dépense 35% de plus que les autres provinces pour nos médicaments, soit 1,5 milliard de dollars supplémentaires … Il n’y a pas de quoi être fiers. » commente l’Union des consommateurs.
Cependant, l’organisme émet un bémol : « Est-il normal et bien avisé de remettre sur les épaules des consommateurs le fardeau de comparer les honoraires des pharmaciens d’une pharmacie à l’autre ? Non. Parce que les médicaments ne sont pas un produit de consommation ordinaire. Quand il s’agit de leur santé, les Québécois ne devraient pas avoir à magasiner. Rappelons que nous sommes le seul pays développé à avoir un système public de santé qui n’inclut pas aussi les médicaments. » L’Union des consommateurs réclame depuis longtemps un régime d’assurance médicament entièrement public.
Magasiner ses médicaments ?
Parlant de magasinage, le Journal de Montréal publiait quelques jours auparavant un article qui avait pour titre : « Magasiner vos médicaments pourrait réduire votre facture de moitié, analyse Protégez-vous ».
L’article faisait référence à une enquête du magazine qui révélait qu’il pouvait y avoir une grande différence de prix entre les pharmacies.
Le mensuel a comparé les prix de quatre médicaments parmi les plus prescrits en version générique pour arriver à cette conclusion. Ainsi, la pharmacie des magasins de grande surface Costco a les prix les plus compétitifs (0,83 $ par comprimé), tandis que la bannière Pharmaprix est la moins avantageuse (1,09 $ par comprimé).
Les quatre médicaments comparés sont l’Effexor XR (dépression et anxiété), le Lipitor (hypercholestérolémie), le Norvasc (hypertension) et le Pantoloc (troubles du système digestif).
Finalement, acheter ses comprimés en ligne n’est pas synonyme d’économies, selon l’enquête.
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