À la fin des années 70, j’ai eu problème au genou. En fait, c’était une déchirure du ménisque probablement due à ma pratique du basketball. Le médecin m’a proposé une opération. Lorsque je lui ai demandé quelles étaient les chances de succès, il m’a répondu « environ 50 pour cent ».
Je n’ai donc pas été surpris de lire, la semaine dernière dans Le Devoir, qu’un groupe de spécialistes avait statué que l’opération chirurgicale du genou était inutile dans la majorité des cas.
Pour des milliers de patients qui subissent une arthroscopie du genou, un traitement non chirurgical est aussi efficace à long terme, a conclu un panel international d’experts dans des recommandations parues dans le British Medical Journal.
Pour environ 90 % des indications — déchirure du ménisque, douleur chronique, ostéo-arthrite —, la procédure est inutile. Elle serait toutefois utile chez les personnes souffrant d’une blessure sportive, d’un traumatisme lié à un accident ou d’une articulation bloquée, indique-t-on.
Le panel international qui a publié ces recommandations était composé de médecins, dont des chirurgiens orthopédistes, de physiothérapeutes, de même que des patients qui ont vécu avec des maladies dégénératives du genou.
L’arthroscopie du genou est l’intervention chirurgicale orthopédique la plus commune dans les pays industrialisés et, pourtant, de nombreuses études scientifiques concluent qu’elle n’est pas plus efficace que des approches non chirurgicales, comme la prise de médicaments contre la douleur, la physiothérapie ou la perte de poids.
Mon expérience personnelle
J’ajouterai personnellement que la médecine non traditionnelle peut être bénéfique dans certains cas. Je l’ai expérimenté...
Si je reviens à mon histoire du début, j’avais refusé l’opération chirurgicale que le médecin me proposait. Une chance sur deux de réussite ne m’encourageait guère.
Par ailleurs, ma copine de l’époque, une infirmière, m’a parlé d’un acupuncteur, un asiatique dont je ne me rappelle plus le nom. Il soignait, entre autres, quelques joueurs des Nordiques de Québec. Je pris donc rendez-vous.
À ma première visite, je me déplaçais avec des béquilles. La douleur était intense. Par la suite, une canne me suffisait. Puis, après quelques séances, la douleur disparut complètement. Et elle n’est jamais revenue...
Une explosion des coûts
Le Québec a dépensé 41,8 millions de dollars en opérations chirurgicales du genou en 2015-2016, selon les plus récents documents du ministère de la Santé et des Services sociaux, contre 39 millions l’année précédente.
Le coût moyen pour une opération du genou en 2015-2016 était de 3388 dollars. Ces statistiques incluent aussi des remplacements ou d’autres procédures, mais le Ministère n’a pas été en mesure d’indiquer quelle proportion concerne des arthroscopies.
Il y aurait eu 11 908 opérations du genou en 2016-2017, soit plus que de la hanche ou d’interventions chirurgicales cardiaques. Au 31 mars dernier, près de 600 patients étaient en attente depuis plus de six mois, indique-t-on dans l’article du Devoir.
Avec le vieillissement de la population – et l’augmentation de l’espérance de vie -, on peut s’attendre à ces chiffres explosent au cours des prochaines années. Enfin, si les choix d’interventions et les décisions cliniques des médecins ne changent pas.
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